La legalisation du cannabis en france
Une note très sérieuse du Centre d’Analyse Economique a mis en évidence les avantages économiques de la légalisation du cannabis en France et a préconisé la création d’un monopole d’Etat sur la vente du cannabis.
Après l’Uruguay, une partie du Canada ou même une douzaine d’États américains : la France serait-elle le prochain pays à se lancer dans la légalisation du cannabis récréatif ? Quoi qu’il en soit, la pression monte.
Une plateforme composée de 70 personnalités a été publiée en faveur de la légalisation par l’Observatoire, et une note très sérieuse du Centre d’analyse économique (CAE) a souligné, jeudi 20 juin 2019, que la légalisation de ce médicament pourrait représenter un bénéfice économique.
La France ouvre la porte à la légalisation de l’usage médical du cannabis
A partir du second semestre 2020, les médecins français pourront commencer à prescrire du cannabis à certains patients. L’Assemblée nationale a donné le feu vert à une phase expérimentale de deux ans qui servira à analyser l’impact des dérivés du cannabis sur les pathologies non thérapeutiques, ouvrant ainsi la porte à la légalisation de son usage médical.
Les neurologues, les oncologues et les médecins de la douleur auront la possibilité de prescrire leur utilisation aux patients atteints d’épilepsie, de neuropathies ou à ceux qui ont besoin de soins palliatifs, pour atténuer les effets secondaires de la chimiothérapie ou les contractions musculaires involontaires de la sclérose en plaques.
Quelque 3 000 patients participeront au test, qui commencera probablement à l’été 2020, selon les estimations de la secrétaire d’État à la santé, Christelle Dubos.
« Soyons clairs. Il ne s’agit pas de développer un nouveau médicament pour remplacer le paracétamol, mais de trouver un nouveau traitement adjuvant et d’en déterminer l’effet et l’efficacité dans la vie réelle sur un échantillon suffisamment important de patients et dans un cadre scientifique totalement validé et sûr », a expliqué l’auteur du rapport parlementaire, Olivier Véran, député européen de La République en Mouvement (LREM), le parti du Président français et de la majorité de l’Assemblée.
Une administration à large base
L’Agence nationale pour la sécurité des médicaments (ANSM) avait approuvé en juillet dernier le cadre général proposé par un comité d’experts. L’organisme de réglementation privilégie un mode d’administration large, de sorte que le traitement peut être basé sur des produits à inhaler, comme les huiles de fleurs séchées, ou à ingérer, comme les solutions buvables, les gouttes et capsules d’huile, ainsi que les tisanes.
Les patients recevront le premier médicament à l’hôpital mais pourront ensuite l’acheter à la pharmacie. Le dosage tiendra compte de l’effet des deux ingrédients actifs, le tétrahydrocannabinol, qui a des effets psychoactifs, et le cannabidiol, qui génère une relaxation musculaire.
La légalisation pourrait rapporter plus de deux milliards d’euros en France
Les territoires qui ont franchi le pas pour la légalisation du cannabis ne l’ont pas regretté financièrement : l’industrie du cannabis génère entre 200 et 300 millions de dollars de recettes fiscales pour les États du Colorado et de Washington.
Pour la France, selon les calculs de deux économistes et en tenant compte de tous les détails de la consommation liés à la difficulté d’évaluer la consommation réelle de cannabis, la légalisation pourrait rapporter plus de deux milliards d’euros de recettes fiscales et créer entre 40 000 et 80 000 emplois. À condition qu’un prix équitable soit trouvé.
Cependant, la légalisation du cannabis ne devrait pas être un outil pour s’enrichir, mais plutôt pour lutter contre les réseaux de trafic de drogue et parvenir à la prévention.